Deux écrivaines : Edna O’Brien et Roxane Gay
Deux pays : Nigeria et Haïti
Deux situations de violences extrêmes contre des femmes dans un contexte de fortes inégalités sociales (#néocolonialisme)
Le livre « Girl » se situe au Nigeria et parle de l’histoire de Maryam, adolescente, qui est enlevée par Boko Haram. Elle y raconte la violence subit par des hommes et comment elle est réduite en esclavage, avant de s’échapper avec son bébé qu’elle a eue en captivité.
Dans « treize jours », nous suivons l’histoire de la fille de l’un des hommes les plus riches d’Haïti, Mireille Duval Jameson qui mène une vie confortable aux États-Unis. Mais alors qu’elle est en vacances à Port-au-Prince avec son mari Michael et leur bébé Christophe, Mireille est kidnappée. Ses ravisseurs réclament un million de dollars à son père. Pourtant, ce dernier refuse de payer la rançon, convaincu que toutes les femmes de sa famille seraient alors enlevées les unes après les autres…
Comment revivre après de telles violences ? Comment pardonner à ceux qui ont été violents ou indifférents (comme le père de Mireille qui refuse de payer la rançon ou comme l’état au Nigeria). Comment se reconstruire avec ses proches, sa famille ?
Pour « Girl » O’brien, irlandaise octogénaire, s’est rendue au Nigéria pour rencontrer des victimes de Boko Haram et des associations et faire une véritable enquête en vue de faire entendre la voix de ces femmes.
Roxane Gay est quand à elle connue pour son célèbre ouvrage « Bad feminist » dans lequel elle développe une réflexion critique sur l’état actuel du féminisme. Elle y parle ainsi de culture, de race, de sexe et de genres, de stéréotypes sur l’amitié féminine, en se fondant sur sa propre histoire de femme noire dans l’Amérique contemporaine.
Deux écritures magnifiques, brutales et haletantes qui nous permettent de comprendre les enjeux des deux endroits où se situent les ouvrages.
Références: « Girl » d’Edna O’brien ,250 pages édition sabine wespieser et « Treize jours » de Roxane Gay, édition point seuil
Article rédigé par Yves THEBAULT