Coup de coeur pour le livre de William Acker, « Où sont les « gens du voyage »?– Inventaire critiques des aires d’accueil », paru aux éditions du Commun, qui retrace l’histoire de l’antitsiganisme en France jusqu’au racisme environnemental actuel, notamment à travers la description modes actuels d’encampement des « gens du voyage » sur des aires d’accueil, et majoritairement en proximité de sites polluées.
J’y découvre l’histoire et l’évolution du traitement par l’état français des personnes dites « gens du voyage » : catégorie artificielle qui regroupe une hétérogénéité de personnes, mais qui en passant pour objective stigmatise et essentialise différentes communautés : Roms, Yeniches, Gitan, Voyageurs, … Aussi de qui parlons nous quand nous parlons de « gens du voyage » ? Quels raccourcis sont pris? Et à qui cette désignation est destinée, car a priori toutes les personnes voyageant ne sont pas des « gens du voyage ». Et dans l’histoire, cette désignation a régulièrement évolué pour toujours viser les même personnes, par antitsiganisme.
À ces désignations, ce sont ajoutés dans l’histoire une variété des dispositif d’assignations par l’état de ces communautés : recensement et identification anthropométrique, marginalisation, exclusion, internement (et déportation), encampement, …
Et encore aujourd’hui par les « aires d’accueil des gens du voyage » qui déterminent les seuls lieux où il est possible d’habiter. Ces lieux choisis par les villes pour accueillir ne sont pas anodins et disent beaucoup de ce que « accueillir » signifie : ici Willian Acker fait l’inventaire des aires d’accueil en France et de leur situation géographique, et fait apparaitre dans leur grande majorité leur éloignement des centre-villes, et leur proximité avec des infrastructures polluantes et polluées (déchetterie, usines Seveso, autoroutes, station d’épuration, aéroport, stockage de lisier, etc.).
Damien