Il y a 100 ans la déclaration Balfour constituait le premier acte de la tragédie palestinienne.
Il y a trente ans le CRIDEV publiait un bulletin CRIDEV spécial Palestine intitulé « l’impossible paix ». Pendant cette période, le processus de paix (Oslo, Taba, Genève, etc…) n’a pas réussi à accoucher de la solution à deux états sur les frontières de 1967 prônée majoritairement, alors, par les partisans d’une solution juste et durable.
Au contraire la domination israélienne sur la vie quotidienne des palestinien-ne-s s’est accentuée (répression, discriminations, extension des colonies, etc).1
L’état israélien viole en toute impunité le droit international.
La dernière résolution des Nations Unies, du 23 décembre 2016, récapitule toutes les résolutions édictées par l’ONU en :
« Condamnant toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut du Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, notamment la construction et l’expansion de colonies de peuplement, le transfert de colons israéliens, la confiscation de terres, la destruction de maisons et le déplacement de civils palestiniens, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes »
Et « Réaffirme que la création par Israël de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, n’a aucun fondement en droit et constitue une violation flagrante du droit international et un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux États et à l’instauration d’une paix globale, juste et durable ».
La position de la France, comme de l’Europe, qui vise à garder une position équilibrée entre les deux parties, est-elle politiquement efficace et juste au regard du rapport de force asymétrique ?2
Le président Macron en déclarant, par un amalgame qui vise à stigmatiser toute critique du gouvernement israélien « nous ne céderons rien à l’antisionisme car il est la forme réinventée de l’antisémitisme » se trompe lourdement en ne voyant pas la nature du sionisme version Netanyahou, un gouvernement d’extrême droite raciste et colonialiste.
Pour répondre au droit international l’État français doit aller plus loin en interdisant au minimum l’importation de biens en provenance des territoires occupés, en interdisant aux entreprises françaises d’y avoir des activités et en suspendant l’Accord d’Association UE-Israël tant que celui-ci continuera de bafouer les droits humains.
Il y a 30 ans le CRIDEV défendait la libération du peuple palestinien, aujourd’hui cette question reste d’actualité : le droit pour les palestinien-ne-s d’avoir des droits.3
En participant à la semaine de lutte contre l’apartheid, le CRIDEV, vous convie à la réflexion et à l’action en participant par exemple à la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanction) et / ou à la campagne d’Amnesty International (interdiction des produits issus des colonies israéliennes).
Et laissons le poète nous inviter à croire qu’une paix juste est possible :
« Nous souffrons d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir.
Espoir de libération et d’indépendance.
Espoir d’une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes.
Espoir de voir nos enfants aller sans danger à l’école.
Espoir pour une femme enceinte de donner naissance à un bébé vivant, dans un hôpital, et pas à un enfant mort devant un poste de contrôle militaire.
Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang.
Espoir que cette terre retrouvera son nom original : terre d’amour et de paix.
Merci de porter avec nous le fardeau de cet espoir. »
Mahmoud Darwich
Yves Thébault, co-président du CRIDEV
1 Reportage sur la vie à Gaza (février 2018)
2 « Que la France s’engage » colloque de l’IREMMO (6h30 de débats très riches) en novembre 2017
3 « Palestine-Israël : limites éthiques et politiques du combat nationaliste »